La sylvothérapie (shirin-yoku)
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A l’approche de la Journée Internationale des Forêts 2025 (21 mars), je vous propose de découvrir une thérapie douce, la sylvothérapie ou médecine des arbres, encore appelée en japonais shirin-yoku ou bain de forêt.
Qu’est-ce que la sylvotéhrapie ?
La sylvothérapie repose sur les pouvoirs guérisseurs des arbres. Elle intègre des traditions anciennes, notamment celtiques, amérindiennes ou japonaises, qui soulignent leur rôle dans le bien-être mental, affectif et physique des individus, à des pratiques modernes.
Véritable art de vivre, la sylvothérapie a été pratiquée par les indiens d’Amérique, pour qui le lien avec la nature est source d’apaisement et de joie de vivre au quotidien.
Les traditions celtes vénéraient les arbres pour leurs pouvoirs guérisseurs et leur connexion spirituelle avec la nature, permettant ainsi un retour à l’équilibre et au bien-être. Les arbres étaient considérés comme des entités sacrées et des médiateurs entre le monde physique et le monde spirituel.
Plus récemment, en France, à la fin du XIXe siècle, des médecins préconisaient déjà la balade en forêt dans les Landes pour des malades, atteints notamment de tuberculose, afin d’y trouver l’apaisement.
Au Japon et en Corée du Sud, la pratique des bains de forêt (shinrin-yoku) est très répandue. Elle consiste à se rendre en forêt afin d’y bénéficier de bienfaits pour sa santé. La philosophie derrière le shinrin-yoku fait écho aux anciennes traditions shintoïstes et bouddhistes du Japon, qui valorisent la relation harmonieuse entre l’homme et la nature.
Depuis plusieurs décennies, des chercheurs se sont penchés sur les pouvoirs de guérison des arbres. La pratique du Shinrin-yoku s’est accompagnée d’un élargissement du domaine de la recherche. Ainsi, en 1995, une étude japonaise publiée dans le journal « Environmental Health and Preventive Medicine » a révélé qu’après avoir passé 40 minutes en forêt le matin et l’après-midi, les participants ont enregistré une diminution de leur tension artérielle, parmi d’autres indicateurs de santé (dépression, anxiété, fatigue, confusion), marquant ainsi la première mesure de l’effet apaisant du Shinrin-Yoku.
Voici quelques-uns des principaux avantages démontrés par des recherches scientifiques :
- Réduction du stress : Les études montrent que l’immersion en forêt réduit significativement les niveaux de cortisol, une hormone liée au stress.
- Amélioration de l’humeur : Passer du temps en nature augmente les sentiments de bonheur et de satisfaction.
- Renforcement du système immunitaire : Être en contact avec la diversité microbienne des forêts stimule les fonctions immunitaires du corps.
- Meilleur sommeil : Les personnes pratiquant la sylvothérapie rapportent une amélioration de la qualité de leur sommeil.
- Augmentation de l’énergie : Respirer l’air frais et marcher parmi les arbres réveille et revigore l’organisme.
Comment pratiquer la sylvothérapie ?
Pratiquer la sylvothérapie ne nécessite pas de compétences spéciales ni d’équipement particulier. Cependant, quelques conseils peuvent rendre l’expérience plus enrichissante :
- Choisissez le bon lieu : Trouvez une forêt ou un parc paisible où vous pouvez vous promener sans interruption.
- Laissez vos appareils électroniques : Pour une véritable immersion, éteignez votre téléphone et autres appareils afin d’éviter les distractions.
- Marchez lentement : Le but n’est pas de faire de l’exercice, mais de savourer chaque moment. Marchez sans hâte et observez attentivement votre environnement.
- Utilisez tous vos sens : Écoutez les bruits de la nature, touchez les feuilles et les écorces, respirez profondément l’air frais.
- Soyez présent : Pratiquez la pleine conscience en concentrant votre attention sur l’instant présent et en laissant de côté les préoccupations quotidiennes.
La sylvothérapie est bien plus qu’une simple balade en forêt. C’est une immersion complète qui nourrit à la fois le corps et l’esprit. Cette connexion intime avec le milieu naturel vise non seulement à améliorer le bien-être individuel, mais aussi à encourager le respect et la protection de l’environnement. En redécouvrant l’importance de notre connexion avec les espaces verts, nous apprenons à valoriser une perspective plus équilibrée et harmonieuse de la vie.
Quelques résultats des études récentes
Les phytoncides, substances émises par les arbres, en plus de renforcer notre système immunitaire, réduisent le taux de cortisol, une hormone directement liée au stress.
La lumière naturelle a une gamme de fréquences très différente de celle des éclairages artificiels. Cette gamme de fréquences est en mesure de déclencher et de maintenir de nombreuses fonctions biologiques. Une étude d’ensemble de Holick(1) montre que la lumière naturelle diurne engendre plus de bien-être. Le fait de rester dehors pendant la journée provoque une nette augmentation dans l’expression et la production de la béta-endorphine, un opioïde endogène dont il a été démontré qu’il améliore non seulement le bien-être mais peut, également, avoir un effet antalgique et relaxant.
Le contact avec la forêt passe par tous nos sens. Toucher, odorat et vue. En effet, il ne vous a pas échappé que la couleur dominante en forêt est le vert. En shiatsu (pour aller plus loin, lisez mon post sur l’énergie du printemps), le vert est la couleur du printemps. Elle sert à dynamiser ou apaiser l’émotion associée à cette saison, la colère. Cette connaissance empirique est confirmée par la pratique moderne. La chromothérapie déclare que le vert est une couleur connue pour apaiser les émotions.
À noter : une étude menée par le professeur Qing Li, fondateur de la société japonaise de sylvothérapie et médecin immunologiste à l’université de médecine de Tokyo, a mis en évidence, après trois jours et deux nuits en forêt, une activation des cellules NK (« Natural Killer »), sortes de sentinelles chargées de détruire les cellules cancéreuses.